Les feuneuviens vivent dans les milieux chauds, principalement dans les régions volcaniques et les déserts. Ces humanoïdes monstrueux bipèdes sont aussi belliqueux que les asabis, mais beaucoup moins fidèles.
Bien qu'il s'agisse de lointains parents des hommes-lézards, les feuneuviens sont différents des autres races à écailles car ils ne furent pas créés par les sarrukhs. Certains sages pensent qu'une poignée d'hommes-lézards se perdirent dans la Terre de Feu (une région de l'Outreterre située sous les jungles de Chult) et évoluèrent lentement jusqu'à donner ces créatures, mais d'autres estiment qu'ils sont le fruit d'expériences magiques.
Le feuneuvien ressemble à un lézard bipède pourvu d'une longue queue. Il a des mains griffues et les articulations situées au niveau de ses genoux sont inversées, ce qui lui confère de formidables capacités de course et de saut. Sa peau est d'une couleur sépia marbré, plus sombre le long de la colonne vertébrale et, à l'inverse, presque blanche au niveau du ventre. Son visage lisse ne se distingue qu'en raison de ses grands yeux d'un noir d'encre.
Les guerriers feuneuviens portent une armure et combattent à l'aide d'une épée ou de toute autre arme de guerre. Ils aiment les combats montés et beaucoup dressent des sauteurs géants, leurs montures habituelles.
Quelles que fussent les circonstances de leur création, les feuneuviens naquirent sur la Terre de Feu il y a plus de 15 000 ans. Au fil du temps, les groupes de pillards remontèrent jusqu'aux pics Enflammés via des galeries de lave reliant la faille Embrasée aux volcans. De là, ils se répandirent dans les jungles environnantes. Sans l'intervention des yuan-tis, ils ne seraient probablement jamais sortis de Chult.
Au début de l'empire de Serpentes, les yuan-tis découvrirent les feuneuviens. Reconnaissant leurs talents de combattants, ils recrutèrent rapidement leurs nouvelles connaissances. Les feuneuviens recouraient à la tactique « du marteau et de l'enclume » qui consistait à placer une unité visible face à l'ennemi et une autre, plus importante, hors de vue. Lorsque l'ennemi s'approchait de la première, la seconde frappait sur les flancs en usant d'armes de corps à corps et de souffle. Pendant ce temps, l'unité la plus modeste arrosait ses adversaires à grand renfort de flèches. Cette tactique, jusqu'alors inconnue à Faerûn, se révéla très efficace dans le cadre de simples échauffourées.
Lorsque Serpentes s'écroula, les feuneuviens étaient présents dans l'ensemble de Faerûn. Les grandes armées de l'empire se dispersèrent, laissant derrière elles des colonies de feuneuviens sur l'ensemble du continent. Même s'ils auraient pu repartir vers les pics Enflammés, la plupart étaient issus de la deuxième ou de la troisième génération et n'avaient pas le souvenir d'avoir quitté leur terre ancestrale dans le but de combattre pour les hommes-serpents.
Quelques-uns firent tout de même le voyage du retour, mais la plupart élirent domicile dans les régions volcaniques de Faerûn, voire même dans le désert pour certains.
Depuis leur installation sur le continent, les feuneuviens constituent une menace pour les voyageurs et les espèces malheureuses qui vivent non loin d'eux. Leurs attaques inopinées sont légendaires, mais leurs techniques n'ont rien perdu de leur efficacité, car leurs ennemis ne savent jamais d'où vont partir les coups. La plupart des feuneuviens vivant au sommet des montagnes, ils ont tendance à concentrer leurs raids contre leurs congénères mais également contre des humanoïdes, comme les gobelins, les orques et autres créatures montagneuses. Ils harcèlent sans cesse les tribus de bédouins du désert de l'Anauroch, si bien que celles-ci consacrent maintenant une grande partie de leurs ressources à la recherche et à l'anéantissement de communautés feuneuviennes.
Traditionnellement, les feuneuviens montent des sauteurs géants originaires de la crypte Enflammée de Tuern. Reste cependant à savoir comment ils ont fait l'acquisition de ces montures car aucun feuneuvien ne s'est jamais rendu là-bas.
Selon les légendes, un dragon rouge des monts Étoiles du nom de Brasier voulut jadis s'entourer de serviteurs du Feu. Apercevant les feuneuviens des pics Enflammés et estimant qu'ils étaient parfaitement qualifiés pour remplir ce rôle, il leur fit une proposition : en échange des services d'une partie d'entre eux, il offrirait à la colonie une quantité d'or phénoménale qui permettrait aux habitants de refondre leur statue de Kossuth. Les feuneuviens, qui avaient déjà vu des chevaliers à l'œuvre et reconnaissaient la valeur d'une bonne monture au combat, lui adressèrent alors une contre-proposition. Ils étaient prêts à lui confier cinquante de leurs guerriers si le dragon parvenait à trouver une créature qu'ils seraient en mesure de monter et d'élever.
Brasier accepta et partit en quête de la créature demandée. Plusieurs mois après, il revint avec un immense sac rempli d'oeufs de sauteurs géants qu'il remit aux feuneuviens accompagnés des instructions visant à les faire éclore. Les feuneuviens se conformèrent aux indications et comprirent rapidement l'utilité des sauteurs géants. En échange, ils respectèrent leur part du marché et choisirent cinquante guerriers qui partirent aux côtés de Brasier et le servirent jusqu'à la fin de leurs jours.
Malgré l'ordre apparent de leur société, les feuneuviens sont extrêmement sadiques. L'exercice de la torture leur procure un grand plaisir, surtout quand ils s'en prennent à des humains ou des humanoïdes. Il leur arrive tout aussi souvent de se battre entre eux pour des questions de biens personnels, de statut social ou de partenaires sexuels. Au sein des tribus, le meurtre est monnaie courante, mais la crainte de représailles de la famille, du clergé ou même du chef de la communauté limite les carnages. Le meilleur moyen de se débarrasser d'un rival est de ne pas lui prêter secours durant un affrontement et de le laisser se faire tailler en pièces par l'ennemi. Quand cette alternative ne semble pas indiquée, il suffit de le tuer et de faire disparaître le corps. Quand un feuneuvien manque à l'appel, chacun se doute donc qu'on l'a tué, mais on part alors du principe qu'il s'est égaré et qu'il n'a pu retrouver son chemin.
Les tribus de feuneuviens qui vivent non loin les unes des autres sont rarement en bons termes. Au mieux, elles s'ignorent, et au pire, elles se livrent à des affrontements violents. En fait, les feuneuviens se battent plus souvent entre eux que contre les races qu'ils détestent tant. Que la guerre ait été déclarée ou non, le plus grand honneur d'un groupe de maraudeurs feuneuviens consiste à trouver la chambre de couvaison d'une tribu rivale et à détruire les œufs.
Une communauté feuneuvienne classique est dirigée par un seigneur qui est généralement l'individu le plus charismatique de la tribu. Le rôle premier du chef est de planifier les raids, d'affecter les guerriers aux diverses voies commerciales et de s'assurer que ses sujets sont correctement entraînés au combat. Bien que les feuneuviens se battent dès qu'ils en ont l'occasion, seul leur seigneur a le pouvoir de déclarer la guerre à un adversaire. Le plus souvent, il décide de harceler ses ennemis en lançant des raids éclair mobilisant peu de ressources.
Si le seigneur prend les décisions principales, les prêtres de Kossuth gèrent les affaires quotidiennes. Ces leaders spirituels décident du sort des prisonniers, contribuent au bien-être de la tribu et prodiguent des soins.
Les feuneuviens aiment dévorer les humanoïdes de presque toutes les espèces. Ils peuvent parfaitement survivre en se nourrissant de bétail, de gibier ou même de rongeurs, mais ils ne se tournent vers ces mets que lorsqu'ils n'ont pas d'autre choix. Quand ils ont différents types d'humanoïdes sous la main, ils choisissent toujours les humains d'abord, puis les elfes, les nains et les autres. La coutume veut que l'on torture atrocement son repas avant de le consommer pour le rendre meilleur. Une fois la viande cuite, les prêtres dévorent les morceaux les plus juteux puis distribuent le reste aux autres membres de la tribu.
Les lois sociétales varient selon les tribus. Les crimes les plus courants sont le meurtre et le vol de nourriture. Bien que le seigneur local puisse s'en mêler et juger l'affaire s'il le souhaite, les prêtres gèrent la plupart des cas. La mort est la sentence la plus courante pour les individus condamnés. La mise à mort est plus brutale encore que les bonnes vieilles séances de torture qui attendent les humanoïdes voués à finir dans une assiette. En effet, le condamné est torturé pendant au moins trois jours. Une fois démembré et découpé, le feuneuvien est assaisonné à l'aide de sarsson, une herbe que les sauteurs géants trouvent irrésistible, et livré parfois encore vivant à sa monture.
Les feuneuviens choisissent un concubin au sein de la tribu, mais leurs relations s'éternisent rarement. L'ambition de ces créatures et leur déloyauté innée en sont sans doute la principale raison. De même, l'adhésion à une unité de pillards reste assez souple, si bien que chacun peut la quitter quand un désaccord menace la stabilité du groupe.
La propagation de la race feuneuvienne est à la fois difficile et périlleuse. Lorsque la femelle pond sa couvée, les œufs sont rangés dans la chambre de couvaison, elle-même placée sous très bonne garde. On les dispose près d'une cheminée de lave ou quelque autre source de chaleur pour s'assurer qu'ils restent bien au chaud. Quand un œuf éclot, le petit doit se libérer dans la minute sans quoi on estime qu'il est trop faible pour survivre. Une éclosion ainsi manquée est interprétée comme un signe de mécontentement de la part de Kossuth et le prêtre de service sacrifie le malheureux petit au dieu. Ce type de tuerie est rare, mais il arrive que les prêtres orchestrent dès éclosions ratées pour mettre fin à la lignée de leurs ennemis.
D'un point de vue collectif, les feuneuviens n'ont aucun talent en matière de magie profane et se tournent donc rarement vers les classes d'ensorceleur et de magicien. Cependant, étant de fervents adorateurs de Kossuth, les prêtres constituent un élément important de la société. Les feuneuviens créent rarement de nouveaux objets magiques, mais leurs prêtres ont des sorts uniques.
Le fait que les feuneuviens vénèrent Kossuth et non un aspect du Serpent Universel étaye un peu plus la théorie selon laquelle ils ne furent pas créés par les sarrukhs. En fait, les feuneuviens comptent parmi les plus vieux et les plus loyaux serviteurs du Seigneur des Flammes. Bien que les cultes de Kossuth soient nombreux à Faerûn, ce dieu semble véritablement apprécier les feuneuviens. Les prêtres enseignent que Kossuth imprégna les leurs de la flamme et les libéra de l'oppression du Serpent Universel dans les profondeurs de la faille Embrasée.
Durant le Temps des Troubles, Kossuth fit une apparition dans la faille Embrasée, sous les pics Enflammés, et fit d'un chevalier noir feuneuvien du nom de Chassan, seigneur d'une tribu locale, son avatar. Kossuth/Chassan prit la tête des feuneuviens pour mener une guerre brutale aux ptérosauriens du Chultengar et le conflit dura jusqu'à la fin de la Crise des Avatars. Kossuth repartit ensuite dans les plans, laissant le corps carbonisé de Chassan derrière lui, mais le dieu n'oublia pas de récompenser sa loyauté en lui permettant de retrouver sa tribu sous la forme d'un chevalier embrasé. Chassan, qui aujourd'hui encore est à la tête de la tribu Ack'ta sur décret du Seigneur des Flammes, est l'un des quelques seigneurs feuneuviens qui tiennent également sous leur emprise les prêtres de Kossuth.
Les feuneuviens observent l'ensemble des traditions des disciples de Kossuth de Faerûn. Ils croient que leur âme est tempérée par le feu, que le feu est la force purificatrice du multivers et que seuls les plus forts survivent à l'action de la flamme. A l'instar des autres disciples de Kossuth, les feuneuviens testent leur niveau de résistance à la douleur, mais le feu faisant partie de leur essence, ils doivent trouver d'autres formes de supplice pour mettre leur résistance à l'épreuve. Ainsi, les feuneuviens testent souvent la valeur de leurs jeunes en les immergeant dans l'eau froide pendant près d'une minute. Ceux qui passent cette minute d'immersion sans hurler sont dignes d'intégrer le clergé de Kossuth. Ceux qui tiennent moins d'une demi-minute sont sacrifiés au dieu et les autres deviennent des guerriers au service de leur seigneur.
Contrairement à la plupart des adorateurs de Kossuth, les feuneuviens ne divisent pas leur clergé entre les Filaments et les Brasiers Brûlants. En fait, un seul et unique groupe, les Calices de Laiton, est chargé de veiller aux besoins de leur communauté et de la mener dans la foi. Ces prêtres sont responsables des séances de torture et de la préparation des repas de la tribu, de l'éclosion des œufs et du service religieux.
Chaque tribu de feuneuvien a une idole dorée de la forme de Kossuth. Etrangement, si la plupart pensent que Kossuth est un feuneuvien de feu, l'idole ressemble toujours à un grand lézard. Mais le fait que les feuneuviens aient été les derniers à avoir le dieu au cours du Temps des Troubles suggère qu'il adopte peut-être cette forme. La taille de l'idole dorée de Kossuth varie selon les tribus. En règle générale, le seigneur répartit équitablement entre les membres de la tribu l'or qui a été pillé, mais les prêtres en reçoivent la plus grande part. Dès lors qu'ils en ont suffisamment, ils le fondent et forgent une idole encore plus grande.
Les feuneuviens jouent également un rôle au sein de l'Eglise de Kossuth. Il y a plusieurs centaines d'années de cela, trois importantes compagnies de mercenaires feuneuviens abordèrent la branche humaine de l'Église pour proposer leurs services. L'Église de Kossuth accepta leur aide, faisant d'eux les gardes des temples et leur confiant des missions d'escorte de membres itinérants du clergé. Cet accord perdura jusqu'à ce que les feuneuviens symbolisent les gardiens de la foi et les incarnations de la maîtrise du feu. Depuis, ils représentent un aspect très important de l'Église. Aujourd'hui, un temple moyen de Kossuth est protégé par plus d'une centaine de feuneuviens et moitié moins de sauteurs géants. Certains sont élevés au sein même de leur temple, mais d'autres sont recrutés. Chaque feuneuvien est libre de partir quand bon lui semble.
Les feuneuviens se mêlent rarement aux autres races et sont généralement hostiles en cas d'interaction. Quand une tribu entière est massacrée, les survivants se joignent le plus souvent à une compagnie de mercenaires de la région car ils sont rarement les bienvenus dans les autres tribus. Quand ils ont le choix, ils préfèrent rallier les groupes maléfiques qui pillent les régions civilisées.
Plus rares encore sont les parias qui se sont détournés du culte de Kossuth et de la société feuneuvienne. Ces individus sont habituellement d'alignement bon ou neutre et certains vont jusqu'à nouer des alliances avec des créatures bonnes. D'ailleurs, la rumeur veut que plusieurs feuneuviens de tribus des pics Enflammés aient quitté les leurs pour trouver refuge auprès d'un couatl.
La plupart des feuneuviens empruntent la voie du guerrier, mais les plus robustes et les plus courageux se tournent vers la classe de prêtre. ,
Les feuneuviens relèguent la plupart des autres créatures au rang de simple nourriture. De plus, ils sont sadiques et cruels. Les groupes de guerriers feuneuviens tendent fréquemment des embuscades aux voyageurs et s'en prennent aux montures pour ralentir leurs ennemis, puis ils ea rajoutent une couche via une attaque venue de nulle part. Une fois le combat remporté, ils entretiennent le frisson de la chasse en laissant une partie des prisonniers s'enfuir avant de les traquer et de les capturer de nouveau. Leurs montures jouent alors un rôle-clé car les sauteurs géants sont capables de suivre une proie à l'odeur et de reconnaître les lieux où est passé leur gibier jusqu'à trois jours plus tôt.
Quelle que soit la région où elles établissent domicile, la plupart des tribus feuneuviennes élèvent des oiseaux coureurs connus sous le nom de sauteurs géants (cf. page 69 de Monstres de Faerûn) qui leur servent de montures. Les œufs de ces créatures magiques sont couvés au même endroit que ceux des feuneuviens, mais ils ont besoin d'une chaleur plus élevée encore. Dès son éclosion, un petit sauteur géant se lie avec un feuneuvien, devenant ainsi sa monture et son ami jusqu'à la mort. De son côté, le feuneuvien élève et dresse la créature, mais il est également responsable de son bien-être. Enfin, le sauteur géant continue de servir jusque dans la mort puisque son cadavre produit de la viande, des os dont on fait des outils et un cuir que l'on tanne.
Région | Dons régionaux disponibles | Langues régionales connues d'office | Langues régionales supplémentaires |
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Pics enflammés | Cavalier sauteur Rapide et silencieux Survivant | Draconien | Chultan, Ignieux, Yuan-ti |
Cette race n'est pas jouable sur Gemmaline
Magie de Faerûn, Royaumes Serpents